Decouverte du Sud Est du Gobi : option VTT...
Du 25 Septembre au 1er Octobre:
Nous sommes de retour a Oulan Bator, dans l'appartement douillet et calme de Mejet et Bilget, afin de faire notre demande de prolongation de visa mongol, pour repartir a velo jusqu'a la frontiere chinoise.
Nous devons nous separer de nos Toques, qui reprennent la route pour la Russie. Ils partent sous la neige de la capitale .. Ils sont fous ces gaulois... Nous restons au chaud et repoussons notre depart, pour des temperatures plus elevees...
Nous en profitons pour partager de bons moments avec d'autres voyageurs : Emmanuelle et Aurelien en viree pour un an a pieds, velo... avec qui nous regrettons de ne pas pouvoir pedaler...
Un couple allemand : Veronika et Matthias sur leurs velos depuis plus de 3 ans, qui nous conseillent...
Et Yann et Severine, que nous avions rencontre lors de notre excursion a cheval... nous nous retrouvons lors d'une petite soiree crepes...
Nous assistons, ensemble avec David un autre cyclo, a un spectacle de dances et musiques folklores mongoles... Nous sommes seduits, nous retrouvons des Dells ( Habits tradi ) somptueux, ainsi que les chansons que notre guide Ogui nous chantonnait a cheval....
Tout ca pour dire que l'on a un sacre nombre de visites a faire lors de notre retour en France !!
Du 1er Octobre au 12 Octobre :
Apres un tour au grand marche noir, nous sommes prets pour prendre la route en direction de la Chine : Seb avec un porte bagage a l'avant pour loger un bidon de 5 litres en plus, moi avec une doudoune pour le froid, et des chambres a airs de rechange, introuvables a la taille de nos roues en magasins de velos !!!
Nous savons que les ravitaillements vont etre rares nous partons avec 20 litres d'eau et une bonne quantite de nourriture, sans oublier du bon chocolat pour tenir le coup !!
La sortie de la ville est laborieuse par son flot de voitures et le mauvais etat de la route... Nous sommes contents d'atteindre la campagne, avec ses reliefs enneiges et ses vallees aux couleurs d'automnes...
Nous roulons sur 240 km de route en bonne etat, au milieu des steppes: un poste de police avec un controle des passeports...
Nos premieres nuits sont tres froides : mon compteur affiche - 8 dans la tente, le soleil se couchant tres tot, a 19h30 nous avons mange et sommes dans la tente... nos livres francais echanges sont precieux pour occuper nos soirees !!
Sur la route, la securite routiere mongole est persuasive : une voiture toute cabossee trone comme un trophee, et un panneau affichant la vitesse et une tete de mort sur l'autre cote ...
La journee, le soleil illumine les steppes aux degrades de jaunes, les temperatures sont clementes... Nous voyons tres peu de yourtes, mais de petites maisons en bois, en bordure de voie ferree.
Des mines de charbon se presagent au loin, nous croisons les camions acheminants le minerais, dans les mini gares du train.
Tous les soirs nous jouons avec le reliefs pour nous trouver un lieu de campement paisible et si possible avec un beau coucher de soleil a admirer ...
Arrives a Choir, de nombreuses stations essences bordent les routes, malgre le peu de voitures a circuler !!! Cette ville est constituee de grandes barres d'immeubles de 4 a 5 etages... Nous avons du mal a croire qu'autant de personnes vivent ici: au milieu de cette nature sans vegetation et isoles.
Nous faisons le plein d'eau, et voulons quitter la ville pour dormir dans la nature.
Apres 2km, derriere une bute les portes du desert de Gobi commence et la route goudronnee s'arrete... Nous nous retrouvons, au milieu de plusieurs depart de pistes sans savoir sur laquelle s'aventurer. J'avoue que je ressent un sentiment de liberte mele a une pointe d'angoisse...
Nous parcourons 10 km, avant de devoir faire demi tour car nous sommes bloques par un chantier d'extraction minier.
Et c'est la que les galeres commencent : ma chambre a air creve et sort de son logement pour se coincer dans mes freins, Seb repare et se rend compte que je suis en crevaison lente a l'arriere, a cause de petits buissons pleins d'epines que nous devons enlever a la pince a epiler...je stresse car nous n'avons que 4 chambres en air pour tout le trajet : il nous reste 450 km !!
Nous repartons enfin, quand 200 metres plus loin ma chambre a air a l'avant eclate, et moi en sanglot par la meme occasion... Il est deja 18h, la nuit arrivant, nous plantons la tente au meme endroit !!
Le lendemain Seb repare a nouveau, avant de pouvoir enfin avancer..
Paysage vallonne, nous roulons a la recherche de la piste en meilleur etat, pour eviter la tole ondulee, les flacs de sable ou les derapages s'enchainent avant de s'enfoncer... nous devons etre vigilants en permanence sur l'etat du sol pour eviter les chutes ! 
Nous apercevons des forages disperses dans la nature, a la recherche de petrole, nous nous arretons a l'un d'eux pour obserser leur travail. Ils creusent jusqu'a 200 metres de profondeur.
Comme point de reperes: nous avons la voie de chemin de fer, les pilones electriques, la future route goudronnee en construction... depuis 2004 !!!
Un vrai travail de fourmis, pour ces hommes et femmes que nous croisons sur les voies de chemins de fer, en train de travailler a la main, pour entretenir des km de rails. Parfois le train claironne pour nous, le chauffeur nous faisant coucou...
Nous essayons des qu'il est possible de rouler sur la future route, damee, les camions de chantier et de transport de marchandises soulevent une quantite de poussiere, digne d'un brouillard epais sur plusieurs secondes, nous obligeant parfois a nous arreter le temps, que cela se dissipe.
Nous rencontrons en chemin, un couple d'anglais de 50ans, qui voyage en 4x4: Graham et Marjool, ils nous chouchouterons pour le diner et nous camperons ensemble entre dunes et petits canyons...
Les courbatures se font sentir, dues a une conduite plus sportive: mal aux fesses, genoux et aux bras !! Nous faisons des nuits de 11h pour recuperer !!
Dans mes recherches, la definition du Gobi : 1/3 de la Mongolie, 3 % de sable et signifie "grand bassin plat " > Celui qui a ecrit cette definition n'a pas du faire de velo dans ces contrees !!!
Ce qui nous motive sont la beaute des lieux, la solitude, le silence, un sentiment d'evasion...
Nous passons un petit village : Airag, nous voulons faire le plein d'eau , mais il est plus facile de trouver de belles etales de vodka, que de bouteilles d'eau minerale...
Les journees sont tres ensoleilles, et ventees, le midi nous en profitons pour sortir la voile de kite offerte par les Toques... et s'offrir un moment de detente... car le vent est plus souvent notre ennemi !!!
Dans ces plaines, seules de petites plantes sans racines poussent sur le lit de sable... des petites touffes orangees, rouge sur un fond jaune paille...
Quand la route est trop sableuse, c'est un vrai travail d'equipe , nous devons pousser a 2 les velos, embourbes... sur quelques metres, on se fait les bras...
Une aubaine s'offre a nous, 2 camions citernes ravitaillant les yourtes de chantier en eau potable, s'arretent a notre hauteur pour nous proposer de remplir nos bouteilles... Sur notre carte des lacs dessines sont finalement asseches a notre arrivee.
Sur plus de 100 km nous aurons la chance de trouver une partie de la route toute neuve, en bitume. Il faut juste passer des talus qui barrent la route, interdisant encore l'acces... Pour nous c'est un luxe !!! Nous avons meme le droit d'admirer au milieu du no men's land... un passage cloute !!!
Arrives dans la ville de Sainshand, capitale de province, nous avons prevu de nous poser une nuit a l'hotel pour nous reposer et refaire le plein de victuailles.
Apres 400 km de parcourus dont 200 km de pistes nous misions vraiment sur ce petit luxe accorde !!
Un commercant, conduit Seb en camion dans la ville pour trouver des rustines, qu'il lui offrira....
Cette ville nous apparait austere, pour la plus grande du coin !!Toujours pas de vegetation, 3 pauvres arbres plantes devant la gare...
Nous trouvons un hotel miteux ou les chambres n'ont meme pas de serrures et encore moins de poignees !!! Finalement nous dormirons peu, deranges par les jeunes voisins faisant la fete !!
Nous serons contents de retrouver le calme et la serenite du desert, le lendemain matin...
En quittant l'agglomeration, nous rentrons un peu plus dans l'interieur du Gobi, la flore est quasi inexistente, des tas de cailloux sur les hauts de petites dunes. Enfin nous n'avons plus ces petites buissons piquants responsables de plusieurs crevaisons, dont mon matelas de sol et une des vache a eau....
Aux aurores, nous avons la chance de voir passer un troupeau sauvage d'antilopes (d'apres nos recherches...) animaux rares dans le desert de Gobi, se deplacant majestueusement... 
Nous nous ecartons de la voie ferree, celle qui etait notre fidele repere ces derniers jours... nous suivons la route en construction et tenons le cap sud est.
Quelques rencontres avec des locaux egaient notre dure avancee cyclopedique:
Apres la moto transportant une machine a laver, seb se voit interpelle pour aider un couple a caler, entre eux, leur futur festin : un mouton ligote !!!
Un berger nous voyant peiner, nous invite dans sa yourte pour le dejeuner... Pour chauffer le poele, il utilise les bouses de vaches sechees et crotins de chevaux, etant depourvu de bois...
Nous nous regalerons de pommes de terre, mouton cuit au barbecue et non bouilli, fromage de chevre que nous devorons... Nous sentons l'influence chinoise: il mange avec des baguettes !!!
Il essayera mon velo trop charge pour lui, et laissera Seb tester sa moto... Nous repartirons avec une pleine poche de fromage seche en forme de serpentin...
Les etendues jaunatres laissent place aux couleurs rougeatres, le sol devient plus terreux... Les montagnes restent constituees de sable, refletant or avec le coucher du soleil...
Les yourtes que nous apercevons, distantes les unes des autres, ont surtout des troupeaux de vaches, chevaux et chameaux. Les chevres et moutons etant responsables de la derstification, mangeant le peu de buisson existant sur leur passage...
Les chameaux curieux viennent nous reluquer en bord de piste, mais pas trop pres... ces grosses betes restent peureuses... 
Les 2 derniers jours nous baignons dans un decor lunaire et mineral... le sable etant toujours omnipresent sous nos roues..
Les 2 dernieres heures furent les plus eprouvantes, le vent se renforce et nous rappelle a l'ordre : d'enormes tourbillons de sables traversent devant nous. La pluie et la tempete de sable nous rattrappent... Nous nous sentons petits face aux elements qui s'agitent...
Contents d'arrives a Zamyin Uud, ville frontiere avec la Chine.
Nous y restons 2 jours pour nous reposer, ecrire des mails, commander les pieces cassees sur les velos...
Nous revons d'une vraie douche, car ici s'il y a l'eau courante c'est deja bien apres 12 jours
Cette traversee aura ete eprouvante pour nous et nos montures sur 700 km dont 300 km de pistes :
- Multiples crevaisons dont 3 chambres eclatees
- Mon porte bagage arriere casse ( portant il me semble avoir maigri...)
- 2 Crochets de saccoches casses
- Pedale et cale pieds se Seb feles
- Mon matelas et vache a eau perces....
Mais rien de mieux que le velo pour prendre conscience de l'immensite des lieux....
